5 conseils pour bien gérer son alternance, selon Mickaël Hervo (UIMM)
Ancien formateur en chaudronnerie pour les bac pro TCI (Technicien en Chaudronnerie Industrielle) et BTS CRCI (conception et réalisations en chaudronnerie industrielle), Mickaël Hervo est désormais chargé de mission ingénierie de formation au Pôle formation UIMM de Bretagne, mis à disposition du Campus des Industries Navales (CINAV). Il nous livre ses conseils et mises en garde pour bien s’intégrer dans l’univers professionnel et gérer l’équilibre école / entreprise.
Mickaêl Hervo accompagne plusieurs étudiants en apprentissage, notamment Théo Vromandt dont il est actuellement le tuteur, ou Maxime Delomosne dont il a été le formateur, et dont tu peux lire aussi les témoignages sur Deviens Pro.
1. Comprendre les différents rythmes d'alternance
En CAP généralement, on est sur un rythme de 1 semaine de formation pour 3 semaines en entreprise, alors que du Bac pro à la licence pro, c’est quasiment du 15 jours / 15 jours. Et en fin de cursus d’école d’ingénieur, l’étudiant peut être plongé jusqu’à 6 mois complets en entreprise pour mener à bien son projet de fin d’étude. Il s’agit donc de bien se renseigner sur le rythme correspondant aux études choisies car il existe différentes formules.
2. Faire le bon choix de l'entreprise d'accueil
“Réussir son alternance, c’est faire le bon choix de son entreprise d’accueil car l’étudiant s’engage entre un à trois ans et sans motivation réelle, cela ne fonctionne pas”, souligne Mickaël Hervo. En effet, le bac pro par alternance se fait en deux ou trois ans par exemple (possibilité de le faire en un an si l’apprenant possède déjà un bac). L’idéal, conseille le tuteur, c’est de rencontrer le patron, le chef d’atelier – cela témoigne en plus d’une réelle motivation à être acteur de son parcours de formation – ou les commerciaux des services formation en amont. Bien sûr, tu peux trouver une mine d’information sur le site Internet de l’entreprise, mais rien ne vaut de poser ses questions directement aux bonnes personnes ! Cela te permettra aussi de t’assurer que les missions confiées correspondent bien à ton référentiel de formation.
3. Garder en mémoire que l'entreprise s'engage à te former
C’est du donnant-donnant. “Il est important que l’étudiant.e ait toujours en tête qu’il se met au service de l’entreprise et qu’en contrepartie, l’entreprise s’engage à le former”, souligne Mickaël Hervo. “Je connais un apprenti chaudronnier qui s’est retrouvé à repeindre les locaux de l’entreprise pendant sa période de formation en entreprise, ce n’est pas normal et dans ce cas, le CFA a dû intervenir », raconte-t-il. Il est donc très important, si les missions ne correspondent pas à ta formation, de prévenir ton formateur référent, qui lui prendra contact avec ton tuteur pour rectifier le tir.
4. Soigner ton intégration
Cela passe avant tout par le fait de montrer ton intérêt ! Plus tu poses de questions et prends des notes pour maîtriser par exemple des termes techniques ou parfois le jargon de l’entreprise et surtout ne pas faire répéter mille fois ton tuteur lorsqu’il explique une procédure, une méthode, ou montre un geste technique, mieux c’est ! N’hésite pas non plus à proposer des solutions et à prendre des initiatives, sous contrôle de ton tuteur bien sûr : ce sera toujours valorisé dans ta note finale. Les codes vestimentaires sont très importants aussi. “Je recommande de toujours venir avec un bleu de travail propre, il en va du sérieux et de la réputation de l’entreprise lors de chantiers chez le client, ne pas oublier que même un apprenti représente son entreprise. J’aurais tendance à conseiller (même si les entreprises sont normalement tenues de les fournir), d’avoir ses propres EPI, seulement en ce qui concerne le casque anti bruit, les lunettes de protection et les gants dont le type et la qualité doivent correspondre aux travaux réalisés”, conseille le tuteur.
5. Ne pas faire l'impasse sur le volet théorique
C’est vrai, la note donnée par l’entreprise a un fort coefficient dans la note finale mais il est nécessaire que les épreuves scolaires restent prioritaires. D’ailleurs, ton tuteur est censé relire tes productions, en particulier ton dossier de présentation des travaux réalisés en entreprises, et t’aider à réviser tes examens sur une durée maximale de 5 jours ouvrables compris sur ton temps de travail en entreprise. Mais rassure toi, en bac pro le rythme de travail à l’école ne nécessite pas de devoir réviser 3 heures tous les soirs en plus de ta journée de travail en entreprise. En revanche, cela pourra être le cas en BTS et surtout en licence.
Les conseils en plus pour l'industrie navale
- Le vocabulaire est très riche et comprend plus de 1000 mots, fais en sorte d’en connaître un maximum !
- Connaître le fonctionnement d’un chantier naval et ses règles de sécurité peut faciliter ton intégration et prouver ta forte motivation
- Pareil pour le cycle de vie d’un navire : savais-tu qu’entre la construction et la déconstruction d’un navire, il se passe entre 40 et 50 ans ?
- Idem encore sur l’organisation à bord et les règles de sécurité en mer
Si tu connais tout cela, bravo, tu seras au top pour démarrer ton alternance et découvrir ton futur univers professionnel !
