Éco-conception : un métier pour toi si tu es concerné par l’environnement

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40 ans ! Sais-tu qu’un navire de guerre, qu’il navigue sur les mers ou en sous-marin, a une durée de vie moyenne de 40 ans ? Et tout au long de sa vie, on doit le faire évoluer en veillant à ce qu’il reste le plus « vert » possible. Ce rôle, c’est le métier de Gaelle Rousseau, responsable écoconception à la direction technique de Naval Group. Elle nous explique tout.

Bonjour Gaelle, en quoi consiste votre métier ?

Gaelle Rousseau : « Je travaille depuis 10 ans chez Naval Group et suis aujourd’hui responsable de l’écoconception des bateaux au sein de la direction technique. Mon rôle est de réduire l’empreinte écologique des navires tout au long de leur cycle de vie. Pour cela, je travaille main dans la main avec différents services de l’entreprise, comme le pôle « hygiène, santé et environnement » mais aussi les services juridique, marketing, communication ou achats. En fait, je suis spécialiste en rien mais il faut que je comprenne tout ! Grâce à mon métier, je ne reste pas dans mon coin, j’ai une vision globale de l’entreprise. »

Qu’est-ce qui pollue le plus sur un bateau ?

« Il faut déjà faire la différence entre un « bâtiment de surface » – c’est à dire un bateau naviguant sur les flots – et un sous-marin. Ce qui est le plus impactant, c’est la propulsion des bâtiments de surface sur l’eau, qui nécessitent une grande consommation de gazole. Il faut alors trouver des moyens de réduire la consommation d’énergie à bord, utiliser de nouveaux carburants autres que les carburants fossiles, travailler sur l’hydrodynamisme du navire ou encore stocker l’énergie du bord. »

Et les déchets, comment sont-ils gérés ?

« Justement, c’est un sujet d’actualité pour nous. Un exemple, on a le droit de jeter les déchets alimentaires à la mer dans certaines zones. Pour les sous-marins, ces déchets sont stockés dans des sacs plastiques lestés avec du plomb. Le plomb à la mer, ce n’est pas dramatique, mais les sacs plastiques, si car ils ne sont pas dégradables, surtout à de grandes profondeurs… Nous travaillons donc à développer des sacs poubelle biodégradables dans des conditions extrêmes. »

Qu’est-ce qui se conserve le moins longtemps sur un navire de guerre ?

« Je pense que ce sont tous les systèmes informatiques. Les logiciels évoluent très rapidement demandant des modifications « software » comme « hardware » très régulièrement et en plus en intégrant de la cyber sécurité. Nous travaillons donc sur les aspects de Green IT très étroitement avec ce qui se fait dans les autres industries. »

>> A lire aussi : « Il n’y a pas plus high tech qu’un sous-marin » par Paul-Philippe Gilles (Naval Group)

Quelles compétences sont nécessaires pour exercer votre métier ?​

« Je dirais qu’il faut beaucoup de curiosité pour l’environnement, savoir faire preuve de pédagogie, ne pas se décourager quand cela ne marche pas du premier coup et s’accrocher quoi qu’il arrive ! »

Mais plus globalement, dans les métiers de l’environnement, il y a trois fonctions possibles :

  • Gérer un site comme un chantier naval par exemple, qui demande d’être rigoureux, patient, concentré et ne pas avoir peur de se plonger dans les textes juridiques pour faire appliquer la réglementation. Pour cette fonction, il faut plutôt s’orienter vers un parcours juridique en école ou à l’Université ou une formation HSE (Hygiène et Sécurité du Travail).
  • Travailler en cabinet d’audit pour aller voir comment les organismes appliquent les normes. Il faut aimer le contact, avoir une grande pédagogie et aussi une rigueur vis-à-vis des règlementations. Coté études, un peu de droit mais aussi de la communication environnementale par exemple.
  • Concevoir des produits les plus écologiques possible : dans ce cas, il faut connaître bien sûr la réglementation mais surtout avoir de fortes compétences techniques. Un DUT mécanique et une spécialité environnement peut permettre d’accéder à cette fonction par exemple.

Un petit mot pour la fin ?

« Les métiers de l’environnement sont des métiers porteurs, des métiers d’avenir, accessibles à tous les niveaux, que ce soit en atelier de fabrication ou au service juridique. Dans les années à venir, nous savons que les jeunes choisiront en priorité des entreprises « vertes » et nous avons besoin de leur vision pour nous pousser à continuer dans ce sens ! Si tu es intéressé, n’hésite pas à consulter nos offres d’alternance sur Deviens.pro et postuler pour nous rejoindre. »