Pauline, soudeuse : “Il n’y a pas d’âge pour une reconversion professionnelle”

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Voici le témoignage d’une reconversion réussie ! Pauline Allanic, 30 ans, maman de trois enfants vivant à Concarneau, a quitté son job d’esthéticienne indépendante pour rejoindre Piriou Naval Services il y a 4 ans en tant que soudeuse. Elle nous dit tout sur ce changement de cap.

Bonjour Pauline, comment es-tu passée d’esthéticienne à soudeuse ?

“Avant d’être soudeuse, j’étais à mon compte depuis 10 ans en tant qu’esthéticienne à Concarneau. Mais j’en ai eu marre du manque de fiabilité des clients et des heures à n’en plus finir, alors j’ai voulu changer. Je voulais pratiquer un métier manuel, multi-tâches, et surtout ne pas être enfermée entre quatre murs. C’est mon père qui a eu l’idée : il a travaillé sur le port de Concarneau pendant des années et m’a conseillé de me rapprocher de Piriou. J’ai visité l’entreprise et j’ai décroché un stage découverte.”

Qu’est-ce qui t’a plu pendant ce stage ?

“C’est le côté esthétique, justement ! On ne se doute pas toujours que le métier de soudeur nécessite une grande rigueur : le travail doit être propre, régulier, droit. Ça m’a donné envie d’apprendre et de m’améliorer. Et côté diversité des tâches, je n’ai pas été déçue car elles sont très variées !”

Quelles ont été les étapes suivantes ?

“Après mon stage découverte, je me suis inscrite à un CQPM de soudeur (Certificat de Qualification Professionnelle de la Métallurgie), ce qui m’a permis d’enchaîner sur un an en alternance chez Piriou, avec une semaine à l’école et trois semaines en entreprise. À l’école, la promotion était composée de jeunes de 18-20 ans mais également de quarantenaires, voire cinquantenaires en reconversion. Moi, j’avais 26 ans. J’ai beaucoup aimé cette année en alternance, même si quand on a l’habitude d’être sur les chantiers, être à l’école, c’est long !”

Etais-tu sûre de ton choix à ce moment-là ?

Au début, j’ai eu des doutes, je me disais que je n’y arriverais jamais. Il m’a fallu prendre confiance en moi. J’avais aussi peur du côté macho de cet univers, car j’étais la seule femme à l’atelier. Mais finalement, pas du tout ! Mes collègues m’ont pris sous leur aile, ils m’ont encouragée à continuer, je suis quasiment devenue leur mascotte ! Aujourd’hui, après avoir longtemps travaillé qu’avec des femmes, je peux même dire que je préfère travailler avec des hommes.”

Dans quelques années, quel serait le job de tes rêves ?

Soudeuse ! J’ai été prise de passion pour mon travail. Je suis contente de me lever pour aller souder. Il y a aussi plein de petites choses qui font que je suis bien ici : l’ambiance, la diversité des métiers, le salaire fixe rassurant…”

Quels seraient tes conseils pour de futurs alternants ?

Il faut se lancer, oser ! C’est un métier plaisant et très varié. Il ne faut pas non plus avoir peur du côté masculin de ce secteur : le monde a évolué, les mentalités des hommes aussi. Que les filles viennent ! je suis toute seule en réparation. Je dirais aussi qu’aujourd’hui il n’y a plus d’âge pour une reconversion professionnelle.”